Belle et sainte fête de Pâques !

 

La mort a été engloutie par la vie ! Christ est ressuscité, Alléluia ! Il est vraiment ressuscité, Alléluia !

Malgré les scellés posés sur le tombeau et les soldats gardant ton corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, donnant la vie au monde, Dieu sauveur.

Et du haut des cieux les anges te chantèrent comme à la source de la vie :

Gloire à ta résurrection, ô Christ ! Gloire à ta royauté ! Gloire à ta divine économie ! Ô Seigneur, ami des hommes !

Je n’ai pas peur

mon visage mis à nu ce soir

pour s’offrir demain à la tendresse de ta main pleure

Je ne crains pas

elle viendra au petit matin c’est promis

m’éveiller ta main

sûrement la violence se taira vaincue

puisqu’elle me parlera

et je serai seulement ta volonté

et je dirai : mon Christ, dessine-moi, aujourd’hui, en forme de poème : don de vie pour mes frères.

J’aimerais bien :

un peu de lumière, en attente dans la pierre ;

une flamme, en marche sur le chemin ;

un grain de paix enfoui en terre ;

le chant d’un oiseau, sur l’arbre de silence ;

et plein de fleurs, en joie ;

et puis, en souvenir du jardin, une branche d’olivier.

J’aimerais encore, s’il te plait (mais, tu le sais bien !) :

l’amitié très forte du soleil ;

l’appel très large du vent ;

et le sourire timide d’une étoile.

Ce sera un poème

sans prétention

ni grands mouvements

quelque chose de simple

très doux

comme une vocation

la musique éternelle

d’un jour de Pâque

Ce sera toi vivant

f. Christophe

Frère Christophe, moine poète, était le plus jeune des sept Frères de Tibhirine assassinés en Algérie le 21 mai 1996.
Feu nouveau
Prière universelle de la nuit de Pâques 2022
En cette nuit du grand passage de la mort à la vie, prions le Premier Né d’entre les morts, qu’il soutienne les nouveaux baptisés de ce jour, et qu’il revivifie les baptisés de longue date qui ont oublié les promesses de leur baptême. Demandons aussi la grâce du courage et de la persévérance pour le Pape François, le Patriarche Kirill et tous les pasteurs que le Père a choisis pour rassembler ses enfants dispersés, pour les guider aux sentiers de vie.
En cette nuit du grand passage de la haine à l’amour, prions le Vainqueur de tout mal, qu’il ouvre les yeux des dirigeants des Nations aveuglés par l’esprit de toute puissance qui suscitent oppression, destruction, violence et misère. Demandons l’Esprit de sagesse et de discernement pour que les citoyens appelés à les élire assument cette responsabilité en artisans de paix et de justice.
En cette nuit du grand passage des ténèbres à la lumière, prions le Christ resplendissant de clarté, qu’il illumine la nuit des accablés de tristesse et d’angoisse en terre d’Ukraine, la nuit de douleur et de solitude des malades, des personnes âgées, des prisonniers, des exilés, de tous les laissés pour compte de nos sociétés.
En cette nuit du grand passage du doute à la foi, prions le Fils bien aimé qui a remis sa vie entre les mains du Père, qu’il nous accorde la grâce de l’abandon dans la confiance pour le suivre, jour après jour, sur le chemin de sa Passion afin d’avoir part aussi à sa Résurrection, qu’il fasse ainsi de nous des témoins de plus en plus joyeux et contagieux de sa Bonne Nouvelle.

Dimanche des Rameaux année C

Saint Épiphane – Sermon pour la fête des palmes

Sois en grande joie, Fille de Sion, sois dans l’allégresse et l’exultation, Église de Dieu, car voici ton Roi qui vient à toi, voici ton Époux qui vient, assis sur un ânon comme sur un trône ! Allons en toute hâte au-devant de lui, contempler sa gloire. Voici le salut du monde : Dieu vient vers la croix. Nous aussi, les peuples, crions aujourd’hui avec le peuple : “Hosanna au Fils de David, sauve-nous dans les hauteurs, ô Dieu !”.

Ô nouveauté et merveille étrange ! Hier, le Christ ressuscitait des morts Lazare, aujourd’hui, il court à la mort ; hier, il donnait la vie à un autre, lui qui  est la vie, aujourd’hui le donneur de vie va à la mort ; hier, il déliait Lazare de ses liens, aujourd’hui, il tend les mains à ceux qui veulent le ligoter. Hier, il arrachait un homme aux ténèbres, aujourd’hui, pour les hommes, il s’enfonce dans les ténèbres et l’ombre de la mort ; hier, six jours avant Pâques, il rendait aux deux sœurs leur frère dans la tombe depuis quatre jours, aujourd’hui, il va vers la croix. […]

Croix

 

 

C’est un jour de fête que célèbre l’Église, sous l’ombrage du Christ, Olivier qui porte fruit dans la Maison de Dieu ; elle célèbre un jour de fête avec le Christ, lis printanier du paradis en fleur. Car il se tient au milieu de l’Église, le Christ, vrai lis en fleur, racine de Jessé qui ne juge pas le monde, mais le sert. Au milieu de l’Église, il se tient, source éternelle d’où jaillissent non plus les fleuves du paradis, mais Matthieu, Marc, Luc et Jean, qui arrosent le jardin de l’Église du Christ. Aujourd’hui, nous qui sommes de jeunes plants d’olivier féconds, tenant en main des rameaux d’olivier, supplions le Christ miséricordieux ; plantés dans la maison du Seigneur, fleurissant au printemps dans les parvis de la maison de notre Dieu, célébrons un jour de fête : l’hiver s’en est allé !

Fais la fête, Église du Christ ! Mène la danse, non en figure ni de façon matérielle, mais fais la fête en esprit et dans ton cœur. Car pour toi, je m’écrie avec Paul d’une voix sainte et forte : Les choses anciennes ont disparu, voici que tout est nouveau

Oui, réjouis-toi dans le Seigneur, troupeau du Christ. Un Prophète, regardant vers le Roi, s’écrie : Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, et un autre annonce à son sujet : “Voici un homme et un Dieu tout ensemble : son nom est Orient, et David, regardant vers le Christ issu de sa race selon la chair, dit : Le Seigneur est Dieu, et il nous est apparu.

Homélie pour la fête des Palmes, PG 43, col. 427-436

Chemin de croix
Chemin de croix

5ème Dimanche de carême année C

Évangile selon Saint Jean au chapitre 8

03 Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, 04 et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. 05 Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? »

06 Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. 07 Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » 08 Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. 09 Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.

10 Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? »

11 Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Testament d’un témoin de la Miséricorde : Bienheureux frère Christian de Chergé  Moine-Martyr de la communauté de l’Atlas o.c.s.o.

S’il m’arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays. Qu’ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu’ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d’une telle offrande ? Qu’ils sachent associer cette mort à tant d’autres aussi violentes, laissées dans l’indifférence de l’anonymat.

Ma vie n’a pas plus de prix qu’une autre. Elle n’en a pas moins non plus. En tout cas, elle n’a pas l’innocence de l’enfance. J’ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde et même de celui-là qui me frapperait aveuglément. J’aimerais, le moment venu avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m’aurait atteint. Je ne saurais souhaiter une telle mort. Il me paraît important de le professer. Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j’aime soit indistinctement accusé de mon meurtre. C’est trop cher payer ce qu’on appellera, peut-être, la « grâce du martyre » que de la devoir à un Algérien, quel qu’il soit, surtout s’il dit agir en fidélité à ce qu’il croit être l’Islam.

Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement. Je sais aussi les caricatures de l’Islam qu’encourage un certain islamisme. Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes. L’Algérie et l’Islam, pour moi, c’est autre chose, c’est un corps et une âme. Je l’ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j’en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l’Évangile appris aux genoux de ma mère, ma toute première Église. Précisément en Algérie, et, déjà, dans le respect des croyants musulmans. Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m’ont rapidement traité de naïf, ou d’idéaliste : « Qu’il dise maintenant ce qu’il en pense ! » Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité. Voici que je pourrai, s’il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui ses enfants de l’Islam tels qu’Il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de Sa Passion investis par le Don de l’Esprit dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de rétablir la ressemblance en jouant avec les différences.

Cette vie perdue totalement mienne et totalement leur, je rends grâce à Dieu qui semble l’avoir voulue tout entière pour cette JOIE-là, envers et malgré tout. Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie, je vous inclus bien sûr, amis d’hier et d’aujourd’hui, et vous, ô mes amis d’ici, aux côtés de ma mère et de mon père, de mes sœurs et de mes frères et des leurs, centuple accordé comme il était promis ! Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’aura pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet “À-DIEU” envisagé de toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. AMEN ! Inch’Allah ! ”

Alger, 1er décembre 1993, Tibhirine, 1er janvier 1994, Christian de Chergé

4ème Dimanche de carême année C

Connaître son Père

 Le fils avait longtemps ignoré son Père.  Il lui fallut devenir d’abord le “prodigue” pour découvrir son visage et son cœur. Connaissait-il seulement son Père ? […]

C’est maintenant, enfin, pour la première fois, que le fils reconnaît son père, lorsqu’il baigne dans la tendresse de son pardon. C’est de cette façon seulement que l’homme peut reconnaître le visage de Dieu, lorsqu’il se retourne vers lui en pécheur repentant, découvrant soudain qu’il était d’avance pardonné.

Étonnante et merveilleuse faiblesse de Dieu qui est sa seule force : l’Amour dont l’Écriture dit qu’il est fort comme la mort et que les eaux nombreuses ne sauraient l’éteindre.

Force et vigueur de l’amour  au-delà de toute force et de toute vigueur. Celle précisément que le fils a besoin de trouver dans son père ; et sans laquelle il ne saurait trouver sa propre consistance. Non pas une force qui impose en écrasant, qui s’oppose en contrariant, mais cette force divine – parce qu’elle est amour – qui soutient et anime de l’intérieur, avec laquelle il fait bon de se mesurer, de se heurter même, parce qu’au moment de l’impact le heurt se transforme en accolade et en enlacement, et que l’amour nous y soulève et nous y emporte avec lui.

Force de Dieu qui ne se révèle que dans le pardon ; que tout fils ne peut recevoir en lui-même que du plus profond de sa misère. O felix culpa ! O bienheureuse faute ! Allons-nous chanter dans la nuit de Pâques, ô indispensable péché, qi nous vaut un tel Père et un tel pardon.

Celui qui, en fils prodigue a ainsi soutenu le choc de la miséricorde, celui-là seul a vraiment connu Dieu. Et il commence aussi à se connaître lui-même, tel qu’il est sorti dans ses tréfonds, par le regard de son Père, portant désormais son nom, le nom qu’il a perçu sur ses lèvres dans un murmure d’amour.

Le Père se tient ainsi devant nous et nous invite. Dans son fils, Dieu s’est fait “prodigue”, afin que Jésus nous ramène tous, unis à lui, vers la maison de son Père, et jusque dans le sein du Père.

André Louf, ” Seul l’amour suffirait”, Commentaires d’Évangile pour l’année C

3ème Dimanche de carême année C

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 13,1-9

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : ‘Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
Mais le vigneron lui répondit : ‘Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.’ »

A quelle étape de maturation suis-je arrivé(e)?

Poussez vos racines jusqu’à l’eau de la vie, c’est-à-dire jusqu’à l’amour de la terre des vivants, et non de celle où tout vieillit et se corrompt. L’arbre ne peut porter un fruit qui demeure, à moins qu’il ne fixe de sa racine en-haut, dans les cieux, afin d’y chercher et d’y goûter les choses d’en-haut, et non celles de la terre (…) L’homme doit fixer et enraciner son amour et ses désirs au ciel, dans le Christ Jésus, notre tête, sublime sommet de tout. Quiconque aura poussé là ses racines et aura bu assidûment l’eau de la vie et de la grâce à cette source éternelle ne craindra pas le feu du jugement quand il viendra : apportant et offrant le fruit qu’il a produit en abondance, il recevra pour récompense de fleurir à jamais devant le Seigneur.

Guerric d’Igny, 2ème sermon pour la fête de St Benoît

2ème Dimanche de carême année C

Saint Augustin

Sermon 78, 1-5

Il nous faut contempler et vous expliquer, mes bien-aimés, cette vision que le Seigneur révéla sur la montagne. Le Seigneur Jésus devint resplendissant comme le soleil, ses vêtements blancs comme la neige, et Moïse et Élie parlaient avec lui.

Alors donc que la nuée les couvrait tous,

ne leur faisant en quelque sorte qu’une seule tente,

une voix retentit de cette nuée :

“Celui-ci est mon Fils bien-aimé”.

Moïse était là, Élie était là ; or la voix ne dit pas : “Ceux-ci sont mes fils bien-aimés”. Car autre est le Fils Unique, autres sont les fils adoptifs. On fait connaître ici celui dont la Loi et les prophètes se glorifiaient. “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances. Écoutez-le !”. Car vous l’avez entendu parler dans les prophètes, vous l’avez entendu dans la Loi. Où ne l’avez-vous pas entendu ?

À ces mots, les disciples tombent à terre. On nous montre à présent le royaume de Dieu dans l’Église : voici le Seigneur, voici la Loi, voici les prophètes ; la Loi dans Moïse, la prophétie dans Élie. Mais eux sont là en tant que serviteurs, en tant que ministres, l’un de la Loi, l’autre de la prophétie. Eux sont les vases, Lui est la Source. Moïse, les prophètes ont parlé et écrit, mais ils étaient remplis de Celui qu’ils versaient.

Le Seigneur étend ensuite la main et fait lever ceux qui gisaient à terre : “Puis ils ne virent plus personne, sinon Jésus seul”. Qu’est-ce à dire ? Les Apôtres tombés à terre sont le signe de notre mort, car il a été dit à la chair : “Tu es terre et tu retourneras à la terre”. Mais quand le Seigneur les fait lever, c’est la figure de notre résurrection. Après la résurrection, à quoi bon la Loi, à quoi bon la prophétie ? Aussi Élie n’apparaît-il plus, ni Moïse. Il te reste : “Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu”. Il te reste : “Dieu sera tout en tous”. Là s’accomplira ce que Dieu a promis à ses bien-aimés : “Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et moi aussi, je l’aimerai”. Et comme si on lui avait demandé : “Que donneras-tu à celui qui t’aime ?”, il ajoute aussitôt : “Et je me manifesterai à lui”. Don précieux, promesse magnifique !

En ces jours où les ténèbres de la guerre, de la souffrance et de la mort semblent régner sur le monde, unissons notre prière à celle du Verbe de Lumière, demandons-lui de se manifester à nous, de nous relever et supplions-le : Viens transfigure nos vies !

Pour le Pape , les Patriarches des Églises orthodoxes, et tous les responsables des Églises chrétiennes, afin qu’ils délivrent sur les événements du monde la Parole de l’Évangile source de Vie, d’Espérance et de Paix, prions le Seigneur.

Pour les hommes et les femmes à qui incombe la charge de gouverner afin que leurs choix soient guidés par la recherche du bien commun, de la justice et de la paix plutôt que par la volonté de puissance ou l’esprit de revanche, prions le Seigneur.

Colombe

Pour le peuple ukrainien, pour le peuple russe et pour tous ceux et celles qui ont à supporter les conséquences du conflit qui se déroule à l’est de l’Europe, afin qu’ils reçoivent secours et réconfort au cœur de leurs épreuves, prions le Seigneur.

Pour que chacun, chacune, de nous, et tous ensemble, nous demeurions fidèles, cheminant au pas à pas de la Parole sur la voie de la conversion, du partage fraternel, de l’espérance, de la simplicité, en quête de vérité et de sainteté , prions le Seigneur.

1er Dimanche de carême année C

Dans le désert, poussé par l’Esprit, Jésus revêtu de prière, tient le combat jour et nuit et défie l’adversaire.

Quarante jours affrontant la faim, Jésus se recueille en lui-même, ne désirant que le Pain qu’il reçoit de son Père.

Séjour de peine et d’engendrement, Jésus s’en remet à son Père. Dans le silence il entend les secrets du Mystère.

Peuple de Dieu, guidé par l’Esprit, Jésus te convoque à l’Alliance. Pars au désert aujourd’hui, Habité d’espérance !

Hymne du carême texte de la C.F.C.

Désert
Isaac de l’Étoile – Sermon 15 – Le Christ nous sauve

Le Seigneur est fidèle et il ne permettra pas que les siens soient tentés au-delà de ce qu’ils peuvent porter, mais avec la tentation, il donne d’en tirer profit ; et si la tentation augmente, la vertu de patience augmente aussi, et par cela même augmente la récompense que gagne, seule, la persévérance. Aussi, frères, chaque fois que la tentation nous attaque, que ce soit celle qui provient de la maladie, de la pauvreté, d’une ascèse trop sévère, de l’exil qui se prolonge, de l’ennui dans une solitude si écartée et un silence profond, ou bien dans les tentations de tous genres qui sont innombrables, réveillons le Christ endormi, grâce à la lecture, la méditation, l’oraison.

Prêtons attention à l’enseignement de sa croix et de sa Passion subie pour nous. Mordus que nous sommes par le serpent qui rampe en bas, contemplons le Serpent suspendu en haut. Car, dit le bienheureux apôtre Pierre, « Le Christ a souffert pour nous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces ». Trouvons donc là, mes bien-aimés non seulement un exemple à suivre, mais un contrepoison, pour qu’une fois mordus, nous ne mourions pas. Trouvons là non seulement la force d’avoir le courage de supporter les épreuves, mais aussi la grâce de persévérer ; trouvons-là non seulement le modèle pour la lutte, mais aussi l’énergie nécessaire pour parvenir à la victoire.

Ici cette colombe prudente et simple a fait son nid dans les trous de la pierre, dans les creux de la muraille. Ici “la tourterelle s’est trouvée un nid pour y mettre ses petits : tes autels, ô Seigneur des vertus”, d’où monte une bien douce odeur de myrrhe et d’encens, comme il est écrit : “Un sacrifice à Dieu, c’est un cœur brisé ; le cœur brisé, contrit, Dieu ne le méprise pas”. […] Car sentant en elle-même la fatigue et le trouble, l’âme a commencé à se souvenir du Seigneur Jésus, c’est-à-dire de son propre Sauveur. Elle pense à lui, non pas du haut du ciel où il est monté vers la gloire qu’il a possédée auprès du Père, avant la création du monde, mais de la terre du Jourdain, c’est-à-dire de la montée, et “de l’Hermon, humble montagne où l’abîme appelle l’abîme”. Ce qui signifie que la mortification qui nous incombe, appelle comme modèle et secours la mort du Christ, que notre souffrance appelle sa souffrance, et notre patience sa patience.

Source : Abbaye de Cîteaux

Mercredi des cendres, 2 mars 2022

Je partirai avant le jour pour la sainte montagne sur la Parole du Seigneur…

Je marcherai en sa présence au pas à pas de sa lumière.

Aelred de Rievaulx – Sermon inédit sur le jeûne

Parlons du jeûne qui nous est rappelé en ce temps, avec plus de solennité et d’insistance. De fait, il y a un jeûne du corps, un jeûne des sens, un jeûne des actions, un jeûne de l’esprit.

Il y a jeûne du corps quand l’estomac est soumis à des restrictions sur la nourriture corporelle. Il y a jeûne des sens lorsqu’est retiré à nos sens le plaisir auxquels ils étaient accoutumés. Il y a jeûne des actions, lorsque le mors du repos est imposé à notre bougeotte et à nos occupations multiples. Enfin il y a jeûne de l’esprit lorsque nous délivrons notre cœur des pensées vagabondes et nuisibles.

Quoi donc, le goût se délecterait de nourritures, et il n’y aurait rien pour procurer du plaisir à l’œil ou à l’oreille ? Bien au contraire, parfois même un regard de curiosité ou de convoitise, une parole inutile ou nuisible, procurent à la vue ou à l’oreille un plaisir bien plus misérable que n’en procure au goût une nourriture savoureuse et bien assaisonnée ! Il en est beaucoup en effet, qui ne trouvent pas moins de plaisir à des conversations inutiles ou à des occupations extérieures qu’à manger une nourriture agréable. Comme l’esprit se repaît agréablement d’une pensée vaine ou défendue, comme il savoure avec délices les investigations sur la vie du prochain ! Comme il s’engraisse de ses propres louanges et de la critique d’autrui ! Je laisse à votre expérience d’en juger ! C’est pourquoi nous est imposé le jeûne universel de tous les plaisirs nuisibles, comme saint Benoît nous le dit dans sa Règle : “Qu’il retranche à son corps sur la nourriture et la boisson, sur le sommeil, le bavardage, la plaisanterie”.

[…] Et c’est bien vrai, frères, aucun jeûne n’est plus agréable à Dieu que le jeûne de sa volonté propre ! Car aucune nourriture n’est aussi douce au cœur, aussi délicieuse, aucune ne donne autant de vigueur et de joie à l’âme que l’attachement à sa volonté propre ! Quels labeurs n’embrassera pas volontiers la volonté propre ? Quoi de plus néfaste qu’elle ?

“Pourquoi avons-nous jeûné et ne l’as-tu pas vu ?” “C’est, répond le Seigneur, qu’en ces jours de votre jeûne, j’ai trouvé de la volonté propre”. Oui, quoi de plus néfaste que ce qui détourne de nous les regards de tendresse de Dieu et fait ignorer ce que nous faisons à celui qui sait tout !

Sermons inédits : “De quadragésimale Jejunio” p. 55-56.